.Autoportrait.
Je réalise des autoportraits depuis mes débuts au secondaire. Leurs premières utilités étaient de m’aider à découvrir ma caméra, à essayer de nouvelles techniques et à apprendre à lire la lumière. Rapidement, les autoportraits sont devenus une nouvelle façon de me vider la tête et laisser aller ma créativité.
Je n’ai malheureusement pas toujours un modèle prêt à ma disposition et parfois je ressens le besoin de créer quelque chose. C’est donc devenu naturel de réaliser des portraits de moi-même. Ces moments seul à seul avec la caméra qui me fixe, permettent de me dissocier un moment du stress de la performance. S’il ne sort rien de bon de la séance, tant pis. J’effacerais tout ce qui se trouve sur la carte mémoire et personne n’aura pu voir mes ratés.
Les autoportraits sont une bonne façon de s’obliger à prendre le temps avant de déclencher. Réfléchir à ce que l’on doit mettre en place, à la composition, à nos réglages, à nos expressions et à notre langage corporel pour que chaque prise soit la meilleure possible. C’est facile d’oublier tout cela avec l’ère du numérique et le déclenchement en rafale. Lorsque l’on ralentit le processus de prise de vue, les résultats sont bien souvent meilleurs.
Les photographies qui ressortent de ces séances photo où je suis photographe et mannequin expriment les émotions que je ressens sans gêne ni peur d’être jugée. C’est un moment pour emprisonner mes sentiments dans l’appareil et me vider un peu l’esprit. Ces images sont personnelles, empreintes de vulnérabilité et parfois malgré tout, d’autres personnes s’y reconnaissent.
Les images de Kyle Thompson font partie des autoportraits qui me rejoignent. Ce photographe de 24 ans arrive à créer des mises en scène souvent liées aux éléments comme l’eau et le feu qui nous apportent dans son monde, dans son moment de solitude avec sa caméra où tout ce qui compte c’est la créativité.