.Égoportrait.
L’Office québécois de la langue française a trouvé une traduction au fameux terme anglais « selfie » : « égoportrait ». Ce qu’on peut en lire sur leur site web est assez troublant : « Le terme égoportrait est formé de égo-, « soi-même », et de portrait. Il souligne le côté égocentrique et la valorisation de soi-même qui peuvent être caractéristiques de ce type d’autoportrait. »
L’égoportrait va donc beaucoup plus loin que le traditionnel autoportrait. La valorisation de soi-même est au cœur de cette pratique. Souvent diffusé sur les médias sociaux, l’égoportrait nous permet de transmettre une image parfaitement contrôlée de nous-mêmes. On choisit l’angle idéal pour paraître le mieux possible. Certaines applications permettent même de modifier les portraits afin d’atténuer les défauts.
Cette pratique, qui est apparue au début des années 2000, a maintenant plusieurs variantes selon Wikipedia :
- selfie duck face (la bouche en bec de canard),
- selfie miroir,
- selfie enlaidisseur,
- legsie (montrant ses jambes nues étendues dont le hot-dog legs selfie en contre-plongée),
- cadré sur les cheveux (helfie), ou la poitrine féminine (breastie), vu de fesse (belfie),
- pris ivre (drelfie) ou nu (nelfie),
- avec son chien (delfie)
- objet sur une étagère (shelfie, notamment devant des bibliothèques pleines de livres, le bookshelfie),
- en montrant sa musculature (welfie),
- comprenant une personne seule ou bien en groupe (group selfie, groupie ou ussie, notamment les selfies de famille, le relfie ou en duo pour le selfie d’amoureux),
- un intrus faisant irruption dans le cadre (selfie photobomb)
- selfie pendant des obsèques
- après l’acte sexuel
- séquence vidéo à l’aide d’un drone volant, commençant par un plan serré sur la personne et s’achevant par un plan aérien montrant le paysage spectaculaire (dronie)
Parmi les adeptes de l’égoportrait, on compte maintenant le pape François, des stars de l’heure des Oscar et… un macaque qui a volé l’appareil photo du photographe animalier David Slater. Ce dernier a créé une polémique lorsqu’il a protesté contre l’utilisation de la photo par Wikipedia. Le Bureau des copyrights américain (United States Copyright Office) a finalement statué que les photographies prises par des singes échappent à la protection intellectuelle et que David Slater n’était donc pas l’auteur de l’image. Personnellement, je trouve c’est très dommage, puisque la photo n’aurait jamais existé sans la présence du photographe et qu’il a configuré tous les réglages avant que le macaque lui vole son appareil. La photographie a fait le tour des réseaux sociaux et M. Slater n’a eu droit à aucune reconnaissance.
Pour clore cet article en beauté, je vous propose de visiter le http://www.viralnova.com/terrible-selfies/ qui contient plusieurs égoportraits disons… mémorables.
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/386732/de-l-autre-cote-de-l-egoportrait
http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/ficheOqlf.aspx?Id_Fiche=26527058
http://fr.wikipedia.org/wiki/Selfie